L’incontinence, plus communément désignée sous le terme de « fuites urinaires », touche plus de 2,6 millions de personnes de plus de 65 ans en France, surtout les femmes. Les seniors sont plus exposés à l’incontinence urinaire, mais contrairement à ce que l’on pense, elle touche aussi les plus jeunes : 1 femme sur 10 a entre 18 et 23 ans et environ 4 femmes sur 10 ont entre 40 et 50 ans. Les hommes, pour des raisons anatomiques, sont moins nombreux à être concernés, plutôt à partir de 60 ans quand apparaissent les premiers problèmes de prostate.
Isolement, désocialisation, coût économique des protections… l’incontinence est souvent vécue comme un drame personnel, familial, voire professionnel. C’est un symptôme souvent caché : plus d’une personne sur trois refuse d’en parler. C’est un tabou regrettable car il existe aujourd’hui de nombreux traitements et solutions qui permettent de retrouver une meilleure qualité de vie.
Des causes multiples
L’incontinence chez les femmes peut résulter d’un affaissement des muscles du périnée causé par une grossesse ou un accouchement, des poids soulevés, des carences hormonales ou bien encore par le vieillissement. Quand on vieillit, la vessie est moins élastique et elle se contracte moins bien. Si elle contient moins, elle se vide aussi moins bien, ce qui multiplie les envies d’uriner et les risques d’infection. Le muscle de la vessie se dénerve, ce qui entraîne des contractions plus fréquentes voire anarchiques : soit les envies d’uriner sont pressantes et parfois à l’origine de fuites urinaires, soit les besoins d’uriner se font sentir tard, parfois trop tard… Chez les hommes, l’incontinence
est généralement liée à un trouble de la prostate, à un adénome (tumeur bénigne), à une hypertrophie due à l’âge ou à une ablation totale ou partielle de la prostate. Par ailleurs, d’autres maladies comme le diabète, la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson peuvent aussi altérer les commandes nerveuses de la vessie et provoquer une incontinence urinaire.
Les types d’incontinence
Quels que soient le sexe ou l’âge de la personne, une incontinence est la manifestation concrète d’un dysfonctionnement au niveau des muscles du périnée et des sphincters.
On distingue classiquement trois formes d’incontinence urinaire :
• l’incontinence urinaire d’effort (IUE) caractérisée par une fuite involontaire d’urine, par l’urètre, survenant à l’occasion d’un effort musculaire (levée de poids, rire, toux, éternuements…). Il s’agit d’une fuite en jet, peu abondante, de survenue brutale au moment d’un effort, le plus souvent en position debout, sans sensation de besoin préalable.
• l’incontinence urinaire par urgence ou par impériosité, caractérisée par une fuite involontaire d’urine, accompagnée ou immédiatement précédée d’un besoin urgent et irrépressible d’uriner aboutissant à une miction ne pouvant être différée et retenue. Ce type d’incontinence concerne généralement les femmes de plus de 65 ans.
• l’incontinence urinaire mixte combine les deux types d’incontinences prédéfinies.
Ces différentes sortes d’incontinence peuvent être très bien associées chez un même individu, homme ou femme, d’autant plus souvent qu’il est plus âgé. Toutes les sortes de fuites d’urine, d’apparition récente ou plus ancienne, doivent vous amener à consulter votre médecin traitant qui vous orientera vers un spécialiste compétent après un examen approfondi.
Les facteurs de risque
Outre la sédentarité ou l’anxiété, le tabagisme constitue un facteur aggravant : une toux chronique peut causer de l’incontinence ou encore la renforcer. Un surplus de poids entraîne une pression constante sur la vessie et sur les muscles du plancher pelvien, ce qui les affaiblit.
Les traitements de l’incontinence
L’incontinence est très bien traitée de nos jours. La personne âgée peut bénéficier des mêmes traitements que le sujet plus jeune si son état de santé le permet. Le traitement varie en fonction de la cause et de la gravité de l’incontinence urinaire. S’il y a lieu, il faut aussi soigner la maladie qui cause l’incontinence, en plus de traiter les symptômes.
La rééducation périnéale par un kinésithérapeute spécialisé
C’est le traitement adapté pour les incontinences d’effort. Il peut aussi être intéressant pour les incontinences par impériosité ou pour les incontinences mixtes. Cette rééducation vise à renforcer les muscles du périnée pour éviter les fuites liées au déséquilibre entre pression abdominale et pression périnéale et résister aux envies pressantes provenant des contractions de la vessie.
Les traitements médicamenteux
L’hyperactivité vésicale peut se traiter grâce à des médicaments spécifiques. Les anticholinergiques agissant
Un handicap trop silencieux L’incontinence
sur la contraction du muscle de la vessie, ils sont le traitement approprié des incontinences par impériosité. Les alphabloquants agissent eux sur le tonus musculaire chez les hommes atteints d’une hyperthrophie bénigne de la prostate. Quant aux traitements hormonaux locaux, ils aident à lutter contre l’atrophie vulvaire et urétrale de la femme. Le but de ces traitements est de réduire la fréquence et surtout le volume de ces fuites si gênantes. Dans certains cas, on peut espérer voir les fuites disparaître complètement.
Les traitements chirurgicaux
Ces interventions chirurgicales dépendent beaucoup de la qualité des tissus, qualité bien souvent détériorée par l’âge… Parmi les techniques employées, on peut citer la mise en place de bandelettes sous-urétrales ou encore de ballons ajustables servant à comprimer l’urètre. Quant aux sphincters artificiels, ils ne sont proposés qu’en dernier recours pour remplacer les fonctions déficientes d’ouverture et de fermeture du sphincter.
Les protections urinaires
Quand les incontinences urinaires sont rares et peu gênantes ou bien qu’elles continuent malgré les traitements, il existe des protections adaptées aux morphologies et à l’importance des fuites de chacun. Pour garder une bonne liberté de mouvement en dépit des fuites, on privilégiera les étuis péniens chez l’homme ou les couches chez la femme. Que l’incontinence soit légère ou sévère, des solutions existent bel et bien. Certes, c’est une situation difficile à vivre mais non irrémédiable. Dès les premiers symptômes, n’hésitez pas à en parler à votre médecin qui pourra vous conseiller dans la démarche à suivre ainsi que dans le choix du thérapeute.
Sources : www.fuite-urinaire.fr
www.incontinence-urinaire.org www.urofrance.org