L’éducation pour la santé est une obligation déontologique pour le pharmacien. Les conseils et les prestations pouvant être proposés par les pharmaciens officinaux dans le but de favoriser l’amélioration ou le maintien de l’état de santé des personnes sont la mise en place d’actions de prévention et de promotion de la santé parmi les domaines d’action prioritaires de la stratégie nationale de santé, la participation au dépistage des maladies infectieuses et non transmissibles et la réalisation d’actions de suivi et d’accompagnement pharmaceutique.
Les pharmaciens disposent de nombreux atouts pour intervenir dans l’éducation pour la santé et l’éducation thérapeutique du patient : • leur proximité géographique (plus de 21 000 pharmacies sur l’ensemble du territoire) ; • leur accessibilité et leur disponibilité sur de longues plages horaires ; • leurs contacts fréquents avec le public : 4 millions de personnes franchissent chaque jour les portes des officines ; • leur connaissance globale du patient (contexte familial et socioprofessionnel, contact avec l’entourage, historique médicamenteux…); • une relation de confiance instaurée avec le patient ; • leur crédibilité auprès du public en tant que professionnel de santé ;• leur formation à la fois scientifique et professionnelle.
Les rôles du pharmacien sont multiples
Sensibiliser et informer le public, promouvoir la prévention et le dépistage :
Le pharmacien a un rôle important à jouer dans l’information, la prévention et le dépistage des maladies. Il peut s’y impliquer notamment en : • participant aux campagnes de sensibilisation et d’information sur des sujets de santé publique ; • transmettant des informations scientifiquement validées sur les moyens de prévention, les maladies • relayant les campagnes de dépistage des pathologies;• repérant les personnes à risque et les orientant vers une consultation médicale.
Aider le patient à la compréhension de sa maladie et de ses traitements lors d’entretiens :
Le patient doit comprendre les mécanismes de sa maladie, l’action de ses médicaments, les bénéfices escomptés et les effets indésirables potentiels.
Promouvoir le bon usage du médicament :
Lors de la dispensation et des entretiens pharmaceutiques (sur rendez-vous), le pharmacien s’attachera notamment à : • expliquer les modalités de prise des médicaments et vérifier la bonne compréhension du schéma de prise ; • apprendre au patient les techniques particulières d’administration de certains médicaments (inhalation, injection…). • pour les maladies chroniques (tension, diabète, hypercholestérolémie, glaucome à angle ouvert…): insister sur la nécessité d’une prise régulière des traitements, même en l’absence de symptômes ; • sensibiliser le patient aux risques d’une prise médicamenteuse en l’absence de conseil pharmaceutique ou médical ; • apprendre au patient à «gérer» les effets indésirables de son traitement
• faciliter l’organisation pratique de la prise des médicaments : élaborer avec le patient un plan thérapeutique personnalisé clair et détaillé (opérationnel) en intégrant au mieux ses contraintes et ses habitudes de vie, aider le patient à adapter ses prises de médicament(s) dans des situations particulières (décalage horaire, oubli de prise…).
Apprendre et renforcer les techniques particulières de prise de certains médicaments :
Il est essentiel d’apprendre aux patients à utiliser correctement les traitements nécessitant une technique d’administration particulière (instillation d’un collyre, inhalation d’anti-asthmatique, autoinjections…). Plus qu’un long discours, une démonstration suivie d’une mise en pratique par le patient sont souhaitables pour assurer un apprentissage efficace des bons gestes.
Aider le patient à l’apprentissage de l’autosurveillance:
Le pharmacien peut jouer un rôle important dans l’apprentissage de l’autosurveillance de la maladie et de ses traitements, notamment : • éduquer le patient à l’automesure : la délivrance d’un dispositif d’autosurveillance (lecteur de glycémie, autotensiomètre, débitmètre de pointe…) devra systématiquement s’accompagner d’une information sur l’utilisation pratique de l’appareil, la fréquence et les conditions de la mesure. • éduquer le patient à la reconnaissance des signes d’alerte : pour leur sécurité, les patients doivent pouvoir reconnaître les signes d’alerte (signes évocateurs d’un mauvais contrôle de la pathologie, d’un effet indésirable « majeur » de médicament…) justifiant une consultation rapide.
Soutenir et accompagner les patients :
Du fait de son accessibilité, de la fréquence des contacts et de la bonne connaissance des patients et de leur environnement, le pharmacien occupe une place privilégiée pour les accompagner.