Caractérisé par un taux de sucre trop élevé dans le sang, le diabète est une hyperglycémie liée à un mauvais fonctionnement du pancréas. Non dépisté ou mal contrôlé, le diabète détériore le fonctionnement des organes vitaux et entraîne de graves problèmes de santé comme la cécité, l’insuffisance rénale, des maladies cardio-vasculaires, voire l’amputation. Le sucre ronge les parois des vaisseaux sanguins qui nourrissent tous les tissus en oxygène et en éléments nutritifs. Aujourd’hui, on estime que 3,5 millions de Français en sont atteints et que 700 000 français sont des diabétiques qui s’ignorent ! Sans prise en charge thérapeutique, les conséquences du diabète participent à diminuer l’espérance de vie.
Deux formes de diabète
Le diabète de type 1, ou insulino-dépendant, est une forme immédiatement diagnostiquée qui se manifeste souvent dès le plus jeune âge. Le pancréas est dans l’impossibilité totale de fournir l’insuline, cette hormone qui régule l’utilisation du sucre par le corps. L’injection d’insuline est nécessaire à la vie des malades. Le diabète de type 2, ou non insulino-dépendant, est la forme la plus répandue et la plus insidieuse de la maladie. La production d’insuline du pancréas est défaillante et le taux de sucre dans le sang est irrégulier. Les conséquences de ce dysfonctionnement peuvent passer inaperçues : en France, ce sont 700 000 personnes qui ignorent leur diabète ! Dans 79% des cas, cette affection est due à l’obésité et au surpoids, à plus forte raison s’il y a sédentarité ou si toute activité physique est absente. Mais l’hérédité joue aussi un rôle : lorsque l’un des deux parents est diabétique, le risque de transmission est de 30%. La présence de personnes diabétiques dans le cercle familial proche doit inciter à effectuer des dépistages réguliers. En règle générale, le diabète de type 2 apparaît à l’âge mûr, généralement à partir de 40 ans et lors de la vieillesse. Le diabète chez les personnes âgées On estime qu’en 2025, les personnes âgées représenteront un quart de la population française. En France comme dans le reste du monde, le nombre élevé de diabétiques chez les personnes âgées s’explique par deux facteurs essentiels : la progression de la fréquence du diabète et l’augmentation régulière de l’espérance de vie. Ainsi dans l’hexagone, si la moyenne d’âge des personnes diabétiques est de 65 ans, un quart d’entre elles est âgé de 75 ans ou plus.
1.26 g/l à jeun Un diabète est avéré lorsqu’à deux reprises le taux de sucre dans le sang est supérieur ou égal à 1,26 g/l. Définition du diabète selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un sujet est considéré âgé après 65 ans. Mais en réalité, l’important réside plus dans l’âge physiologique que dans le simple état civil. Ainsi, les sujets de plus de 65 ans présentant plusieurs maladies chroniques et ceux de plus de 75 ans doivent être classés parmi les seniors. En effet, rien n’est plus éloigné d’un sujet qui a bien réussi son vieillissement qu’un vieillard fragile présentant de multiples handicaps.
En conséquence, la vieillesse, par ses effets sur le corps, l’organisme et les changements qu’elle impose dans la vie de la personne diabétique, si elle ne bouleverse pas les fondamentaux de la lutte contre le diabète, oblige à porter une attention particulière aux soins, aux traitements, à la nutrition, aux facteurs de risque et à la prise en charge des patients âgés atteints de diabète.
Diabète : êtes-vous un sujet à risque ? L’Association Française des Diabétiques (AFD) vient de mettre en ligne un site de prévention qui permet de tester ses risques. Selon les résultats (risque faible, modéré ou élevé), le sujet peut recevoir par courriel des préconisations adaptées à son profil. www.contrelediabete.fr
Les complications à l’heure du grand âge
L’âge, la multiplicité des pathologies et leur intrication chez les seniors ont un effet non négligeable sur les complications du diabète, particulièrement celles qui concernent l’œil et la vision, les reins, le cœur et les artères, les pieds ou encore les troubles neuropsychiques.
Affection ophtalmologique
En dehors des atteintes spécifiques de la rétinopathie diabétique et de l’œdème maculaire, dont la fréquence augmente avec l’âge, la vision peut être altérée par des affections associées comme le glaucome, la cataracte ou la dégénérescence maculaire. Il est important de souligner que les anomalies de la vision constituent une source majeure de handicap et d’isolement.
Insuffisance rénale
L’insuffisance rénale est très fréquente chez les diabétiques âgés et conditionne les possibilités thérapeutiques. Elle résulte de la conjonction de multiples facteurs intégrant la néphropathie diabétique, l’hypertension artérielle, les affections de l’appareil urinaire et des causes iatrogènes ou interactions médicamenteuses).
Coronaropathie
Le diabète et l’âge concourent à majorer la fréquence et la gravité de la maladie coronaire, notamment chez les femmes. Souvent cliniquement silencieuse, l’insuffisance coronarienne se révèle volontiers au stade des complications. Le dépistage d’une coronaropathie est souhaitable chez un malade à risque lorsque l’état clinique le permet, sous réserve que son diagnostic conduise à une modification de la prise en charge.
Insuffisance cardiaque
L’insuffisance cardiaque constitue une cause majeure de mortalité et d’hospitalisation. Son origine est très souvent multifactorielle, impliquant l’hypertension artérielle, la maladie coronaire et les valvulopathies.
Troubles neuro-psychiques
Les troubles cognitifs et les démences sont globalement plus fréquents chez les diabétiques, notamment s’il existe une hypertension associée. Ces manifestations entraînent un obstacle majeur à la prise en charge de ces malades. Par ailleurs, les états dépressifs s’avèrent plus fréquents chez les diabétiques âgés et la fréquence des accidents vasculaires cérébraux est globalement triplée. Cette complication constitue une cause majeure de handicap et de décès.
Pied diabétique
La neuropathie, qui supprime le signal d’alarme de la douleur, l’artériopathie et les troubles statiques contribuent à augmenter le risque de complications du pied chez la personne âgée diabétique. Les difficultés dans les soins expliquent le fréquent retard de la prise en charge des plaies. Le dépistage des malades à haut risque et la prescription de soins préventifs sont donc indispensables.
Les facteurs de risque chez les seniors
Comme chez les diabétiques plus jeunes, l’équilibre glycémique et la lutte contre les facteurs de risque font partie intégrante de la prévention et du traitement. Mais en raison de l’âge et de la situation du sujet âgé, certains de ces facteurs, ainsi que leurs indicateurs, sont plus ou moins accentués. A l’heure du grand âge, la plupart des seniors ont fort heureusement cessé de fumer. Cependant, la décision est souvent tardive. L’idéal est d’arrêter de fumer le plus tôt possible car il est plus difficile d’obtenir l’arrêt du tabagisme chez ceux qui continuent de fumer à un âge avancé.
Le diabète, un facteur de destruction irréversible de la santé ■ 1ère cause d’amputations (hors accidents) avec 10 000 cas par an en France, ■ 2e cause d’accidents cardio-vasculaires, ■ 25% des cas de maladies détruisant les reins lui sont imputables, ■ 1ère cause de cécité après 65 ans avec plus de 1 000 cas par an
Par ailleurs, les objectifs de pression artérielle sont en général moins ambitieux que chez les plus jeunes et sont fixés à 140 / 80 mm Hg jusqu’à 80 ans. Au-delà de cet âge ou chez les personnes fragiles, le but du traitement est d’obtenir une pression systolique inférieure à 150 mmHg.
Enfin, chez la personne âgée, le facteur hypoglycémique est à surveiller de près en raison de la fréquence des hypoglycémies, des complications cardiologiques et neurologiques qu’elles peuvent entraîner et des risques accrus de chutes.
Des mesures préventives existent !
Contrairement aux facteurs de prédisposition génétiques ou à l’âge, il est possible de se préserver du diabète en adaptant ses habitudes alimentaires et en pratiquant une activité physique régulière. Les résultats d’un essai scientifique ont montré que chez les personnes ayant modifié leur hygiène de vie, l’apparition du diabète baissait de près de 60%.
Une meilleure alimentation
Changer progressivement ses habitudes alimentaires, c’est avoir une alimentation variée et équilibrée pour limiter la prise de poids. Il ne s’agit pas de s’astreindre à un régime draconien ! Une bonne alimentation repose, en premier lieu, sur des principes diététiques très simples comme faire trois repas par jour et manger à heures régulières, cela permet de mieux gérer sa faim et d’éviter les « fringales », sources de grignotage ; limiter la consommation de produits sucrés et d’aliments très gras ; privilégier les matières grasses de bonne qualité ; consommer à chaque repas des fruits et des légumes, des aliments protidiques, des féculents, des laitages, de l’eau, dans des proportions adaptées. Et puis, manger des pommes ! Elles sont riches en pectine, une fibre soluble qui permet de limiter le passage des sucres dans le sang, de réguler ainsi la glycémie et diminuer les pics glycémiques. Les pommes contiennent aussi des polyphénols qui protégeraient les cellules pancréatiques : dans une de leurs études, le groupe américain Women’s Health Study a observé que la consommation d’une pomme par jour induisait une diminution de 28% du risque de développer un diabète de type 2.
Une activité physique régulière
Non, l’activité physique n’est pas synonyme de sport intensif ! Vous pouvez aisément vous satisfaire d’activités simples comme marcher rapidement, monter des escaliers, faire le ménage, jardiner, aller chercher les petitsenfants à l’école à pied, faire une balade en famille, aller chercher le pain à pied ou à vélo plutôt qu’en voiture… L’équivalent d’au moins 30 minutes de marche rapide par jour permet de diminuer le risque de développer un diabète de type 2.
Article réalisé en collaboration avec
l’Association Française des Diabétiques
Pour aller plus loin : www.afd.asso.fr Association Française des Diabétiques 88, rue de la Roquette - 75544 Paris Cedex 11 Tél. : 01 40 09 24 25 - Fax : 01 40 09 20 30 E-mail : afd@afd.asso.fr