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Bien dans son corps, bien dans son couple !

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Aujourd’hui en France, plus de 11 millions de femmes sont ménopausées et 50 % souffrent d’atrophie vaginale. Or, grâce à l’augmentation de l’espérance de vie, les femmes occidentales passent 1/3 de leur vie en post ménopause. Doivent elles pour autant renoncer à leur bien-être intime et sexuel durant cette période de vie où le couple demeure une valeur clé, alors que des solutions existent? La post ménopause représente 1/3 de la vie d’une femme : quel est l’impact sur la santé et la sexualité?

À partir de la cinquantaine, les bouleversements hormonaux stoppent le fonctionnement ovarien avec des conséquences non seulement au niveau sexuel mais aussi physiologique. Si les femmes, mais aussi les professionnels de santé, associent bien cette période à des
manifestations dites climatériques (bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes ou la fatigue…) ils connaissent moins les perturbations locales pouvant survenir, notamment au niveau de la sphère génito-urinaire, qui concernent pourtant environ 8 femmes sur 10, 6 ans après le diagnostic de ménopause. Concrètement, la disparition de la production d’estradiol engendre ce que l’on appelle une atrophie vaginale c’est-à-dire une diminution
des dimensions de l’appareil génital qui a non seulement un impact sur la fonction sexuelle mais aussi sur le confort urinaire. Ces modifications génèrent un inconfort intime qui affecte directement la sexualité. Dans une étude menée sur 1 000 femmes âgées de 55 à 65 ans, dans 58 % des cas, elles préfèrent éviter toute relation intime ; dans 64% des cas, elles souffrent d’une perte de libido mais ont aussi des rapports sexuels douloureux. Cet inconfort a également des conséquences pour le partenaire qui se sent responsable de l’arrêt des relations intimes dans 78 % des cas, d’une absence de libido dans 52 % des cas et de rapports douloureux dans 59 % des cas. Au total, ce sont 30 % des femmes
et de leurs partenaires qui estiment que cet inconfort vaginal est à l’origine de l’arrêt de leur sexualité. Ce phénomène a également un impact non négligeable sur la qualité de vie : 17% des femmes déclarent qu’elle altère leur estime de soi et 32 % estiment que cette
pathologie les fait se sentir plus vieille. « Ce que ressentent ces femmes est vraiment non négligeable. Ces symptômes peuvent les amener à rétrécir beaucoup leur périmètre de vie. Elles ne partent plus en voyage facilement, changent leurs habitudes, leurs relations… Ce sentiment de détresse peut même véritablement les rendre dépressives. Elles ont l’impression qu’elles n’y arriveront jamais, qu’elles vont perdre leur mari… » insiste le Dr Marie Hélène Colson, Directeur d’Enseignement du DIU de Sexologie à la Faculté de médecine de Marseille.

Sécheresse vaginale : l’ambivalence féminine

Comme l’explique le Dr Brigitte Letombe, gynécologue au CHRU de Lille « Environ 6 femmes sur 10 sont touchées par la sécheresse vaginale mais c’est un sujet assez difficile à aborder ». L’enquête réalisée par Opinion Way pour Pfizer confirme en effet que 4 femmes sur 10, pourtant concernées, reconnaissent ne jamais en avoir parlé. « Si mes patientes de 25 ans n’hésitent pas à évoquer leurs problèmes de désir et parlent facilement de sexualité, pour les femmes en période ménopausique, parler de problèmes urinaires ou de difficultés sexuelles est encore vécu comme honteux ».
Mot encore tabou, le vagin ? On pourrait penser qu’avec la libération sexuelle, le combat féministe et encore plus récemment le succès international des « Monologues du vagin », les femmes aient un rapport décomplexé vis-à-vis de leur corps et de leur sexualité. Pourtant, lorsqu’on interroge les femmes de 45 à 65 ans sur la manière dont elles considèrent le vagin, s’il évoque pour elles tout à fait la sexualité (51 %) mais aussi la maternité, la féminité (46 %), ou le plaisir (40 %), seules 24 % l’associent à la santé.
Si 98 % des femmes a déjà entendu parler de sécheresse vaginale – majoritairement via les professionnels de santé (49 %) et les médias (54 %) – et malgré les différentes possibilités de traitements, seulement une minorité des femmes qui souffre de sécheresse vaginale a osé en parler.
« L’élément frappant de cette enquête est l’ambivalence et la contradiction permanentes au sujet de la sécheresse vaginale et de l’intimité féminine : les femmes savent mais ne veulent pas savoir, elles connaissent le phénomène mais cela ne les concerne pas… »
commente Alain Giami, Psycho-sociologue, Directeur de recherche, Equipe : «Genre, Sexualité, Santé», Centre de Recherche en Epidémiologie et Santé des Populations /
INSERM. Le Kremlin Bicêtre.

Parler du bien-être vaginal, un élément clé pour la santé et la sexualité

Les principales raisons invoquées pour expliquer cette difficulté de dialogue sont la gêne à aborder ce sujet tabou (32 %), suivi de la préférence à effectuer des recherches sur Internet pour ce sujet intime plutôt que d’en parler (25 %), le fait également de ne pas oser déranger un médecin pour ce type de problème (21 %) et enfin le fait de ne pas savoir qu’il existe de traitement pour 18 % d’entre elles.
Le Dr B. Letombe confirme « s’il est vrai qu’il y a un nombre croissant de femmes de 50 ans et plus à avoir une sexualité libérée, avec de nouveaux partenaires, il existe aussi une importante population de femmes qui considère que leurs problèmes de sexualité ne sont pas à évoquer en consultation médicale, ni même en consultation de gynécologie ». Il est donc primordial pour le praticien d’interroger sa patiente sur la présence éventuelle de ces symptômes. Il est également important que les femmes prennent conscience que leur bien être vaginal n’a pas seulement un impact sur leur vie sexuelle mais aussi sur leur santé urinaire. Or on remarque que les femmes en couple sont davantage attentives non seulement à leur sexualité mais aussi à leur santé.
« Plusieurs études ont démontré que la vie en couple est un élément favorisant l’attention à soi et à sa santé. Par conséquent, on peut considérer que le fait de ne pas être en couple peut être un facteur de risque dans l’attention que l’on porte à sa santé et plus particulièrement à sa santé intime. » commente Alain Giami. « La question que l’on peut se poser est : faut-il désexualiser le vagin pour faire prendre conscience qu’il ne sert pas uniquement à avoir des rapports sexuels ? Je ne le crois pas, à mon sens, il faut simplement donner une vision plus globale de cet organe, c’est-à-dire ne pas uniquement considérer sa fonction sexuelle, sans pour autant la nier! L’OMS parle d’ailleurs aujourd’hui de « santé sexuelle » qui intègre les notions de respect, d’estime de soi, de sécurité et de plaisir, ce qui montre bien que la vison de la sexualité et des troubles associés a également évolué.» ajoute le psycho-sociologue.
Le Dr Marie-Hélène Colson, reconnaît qu’ « En 20 ans, c’est-à-dire depuis l’arrivée des médicaments de l’érection, tout a changé. Désormais il est plus facile d’aborder ces problèmes de sexualité sous l’angle du soin, et non pas de l’intime.» Or, être attentif aux signes physiologiques et fonctionnels d’atrophie vaginale et aborder le sujet en consultation est d’autant plus encourageant que les gynécologues sont satisfaits des traitements proposés, notamment pour diminuer les douleurs pendant l’acte sexuel pour
98 % d’entre eux, améliorer le confort intime pour 84 % d’entre eux, mais aussi la libido pour 71 % d’entre eux. Ces traitements ont également à leurs yeux des bénéfices en termes de diminution des risques d’infections urinaires pour 49 % d’entre eux mais aussi pour améliorer la confiance en soi selon 46 % d’entre eux. Or seulement 49 % des femmes concernées par la sécheresse vaginale ont suivi un traitement. Si 20 % d’entre elles se déclarent très satisfaites et 51 % plutôt satisfaites, 28% d’entre elles ne le sont pas, principalement car 70% d’entre elles trouvaient que le traitement n’était pas
pratique à prendre.

Si aujourd’hui certains sujets autrefois tabous comme les problèmes d’érection, d’incontinence ou encore de mycose font aujourd’hui davantage partie du check up
santé, une meilleure information des femmes sur leur bien-être physiologique et sexuel avec un suivi de leur santé vaginale devrait leur permettre d’aborder un tiers du temps de leur vie intime avec davantage de confiance et d’épanouissement !

 

 

Sources et crédit texte : enquête menée par Opinion Way pour Pfizer en avril 2016 auprès de 100 gynécologues libéraux et de 504 femmes âgées de 45 à 65 ans.